Pôle emploi, ou le don d'ubiquité
Salut à toi ma chupa chups au citron,
J'espère que cette journée de mobilisation, les pannes d'essence (avérées ou à venir), les retards dans les transports bondés et les feuilles pourrissantes ne sont pas encore venus à bout de ta bonne volonté et de ton moral d'acier.
Mais suis-je bête, cela n'a pas lieu d'être, car comme chacun sait, désormais quand i y a une grève en France, on ne s'en aperçoit plus et il n'y a aucun pénurie d'essence...
Haha, il nous l'a mise bien profond
J'ai parfois tendance à oublier que la Bretagne a fait sécession, que nous ne sommes pas sur le même fuseau horaire non plus, peut être même pas dans la même dimension.
Mais en l'occurrence, j'ai comme l'impression que dans beaucoup d'autres départements de ce beau pays de tradition républicaine, le sentiment soit très répandu.
Qu'à cela ne tienne, une fois n'est pas coutume, je suis heureuse de ne pas avoir à me rendre chaque jour au travail, car dans de telles conditions, cela serait de plus en plus difficile, les camions citernes n'arrivant plus jusqu'à nos stations et les queues devant celles qui n'ont pas encore fermées s'allongeant dangereusement (ndla: à cette heure, monsieur-moi n'en a pas trouvé une seule ouverte, ce qui laisse présager le pire).
Cela ne m'a toutefois pas empéchée de me rendre hier chez mon grand copain Paul qui merdoit afin de faire preuve de bonne volonté, mais aussi pour faire le point sur les formations que l'ont m'a proposé par téléphone, après mes les avoir précédemment refusée en entretien (la beauté d'un système qui s'enlise dans toute sa splendeur).
Alors déjà, une chose est sûre, même en cas de famine, je ne travaillerais pas pour eux, parce que je tiens un tantinet à ma santé mentale, ou à ce qu'il en reste, et ne souhaite donc pas avoir à travailler dans cette maison de fous.
Toutefois, comme je suis en quête de la reconversion idéale, il faut bien qu'à un moment ils acceptent de prendre en charge l'une des propositions de formation que je leur soumets, parce que c'est pas le tout de menacer de me radier à tout bout de champs, si eux aussi n'y mettent pas un peu du leur, on est pas rendu.
Ajoutez à cela le fait que dans ma branche et/ou mon expérience, y'a pas pléthore de propositions, ben on peut tourner en rond et se bouffer allègrement la queue comme ça jusqu'au déluge.
Donc parti comme c'est là, ma retraite, je suis pas prête de la toucher, mais bon, comme en ce moment la question est plutôt de savoir si un jour je vais en profiter, je ne m'appesantirais pas sur la question.
Alors le fait qu'enfin une de mes propositions ait retenu leur attention a réussit à occulter le fait que là où je demandais un entretien personnalisé, j'ai du étaler ma vie devant une quinzaine d'inconnus qui n'avaient rien de mieux à faire que de l'écouter (tout comme toi en ce moment d'ailleurs, mais toi je t'aime, c'est pas pareil, on a tissé des liens forts et tout et tout depuis le temps), monopolisant ainsi le guichet unique pendant 20 mn, ce qui m'a valu le sentiment croissant d'une quinzaine de regards haineux me vrillant la nuque...
Mais non, je ne suis pas parano, mais bon, quand tu te galères à trouver du taff et qu'en plus y'a une blondasse qui squatte le guichet devant ta pomme, faut reconnaitre que ça énerve et pour une fois, c'était mézigue à la bonne place et moi qui suis en temps normale si bien elevée que je m'en excuse presque d'exister, j'ai pris MON parti et squatté le guichet jusqu'à obtention des renseignements nécessaires.
Car après tout, ils me harcèlent au téléphone et par courrier, me menacent de me radier à tour de bras alors autant te dire que si en plus ils ne se donnent pas la peine de me recevoir comme il se doit, je vois pas pourquoi je devrais accéder à leur demande en bâclant mon futur proche.
Mais tel n'est pas mon propos du jour (car oui, il y en a un)
Donc, j'expose mon projet, j'obtiens un accueil favorable et même quelques renseignements potentiellement utiles (même si pour l'essentiel je devrais me démerder toute seule, comme d'hab) et je m'apprête à repartir toute ragaillardie pas cet échange quand la conseillère revient sur l'organisation de la formation.
Car il faut savoir que le Pôle Emploi ne se satisfait pas d'un projet de reconversion.
Son idée, c'est de te faire sortir des stats à tout prix et par conséquent, si ta formation n'occupe pas pleinement ses 35 à 40 heures hebdo, pendant laquelle tu dois généralement faire le choix entre tes alloc et le financement de ladite formation, tu te dois de compléter avec un mi-temps, voire même un quart-temps si nécessaire les quelques heures d'oisiveté que tes cours pourraient te laisser.
Car comme de bien entendu, tu n'auras pas de travail perso à fournir, après tout, c'est pas comme si tu préparais un concours... ah si ?!? c'est le cas?!?
Ben tu te démerdes.
Si en plus t'as des gosses ou un mari qui bosse comme un forçat, ben tu laisses le tout en plan et avec un peu de chance, ça ne prétera pas trop à conséquence et il ne se passera rien de grave dans les 5 mois à venir.
A moins que l'on ait oublié de me dire lors de mon inscription que Paulot les bons Plans te fournissait en plus un moyen de faire tenir 48 heures en 24, ou d'être en deux endroits en même temps.
Peut être même que la délivrance de la carte de demandeur d'emploi confère des supers pouvoirs dont on te dit rien et qui te permettent, comme dans la chanson de Noir Désir d'aller vite, très vite, de traverser le temps, d'être omniprésent, voire même omniscient.
Mais juste un truc, Popaul qui m'effroient, ben ta came là, ça marche pas avec moi....
Alors avis aux bonnes volontés, que celui qui possède une Delorean de seconde main et traficotée maison
ou encore un retourneur de temps négociables
me fasse signe, parce que là, je sais pas trop comment je vais me démerder pour tout caser dans une journée.