Mange, prie, aime... pas forcément dans cet ordre

Publié le par Aby Scornue

Salut à toi, mon petit moelleux au chocolat au coeur fondant.

 

Oula, tu te dis, elle est bien gentille celle là d'un coup, qu'est-ce qu'elle va encore me demander?

 

Rien de particulier, je te rassure, juste que là, avec un peu de chance, tu es en we et comme tu en a sué toute la semaine, ben je vais pas non plus te sauter à la gorge tout de suite, je pense que tu as bien le droit d'en profiter 5 mn.

 

Or donc, qui dit we, dit temps libre et la question primordiale quand tu n'as pas une tension frisant le zéro absolu est de savoir comment meubler ledit temps.

 

Là, différentes écoles s'affrontent et l'on distingue les feignasses de premières (ou les fauchés de tout bord, même si je tiens à préciser que l'on peut faire partie des deux catégories, j'en suis la preuve vivante), les hyperactifs, les serials noceurs, les clubbeurs, les sportifs, les parents et j'en passe.

 

Chacun va donc à un moment ou à un autre se poser la question de savoir comment meubler les 48h de liberté conditionnelle que la société lui a conféré en contrepartie des 5 jours d'humiliation et/ou d'esclavagisme rémunéré une misère, mais qui lui confère une pseudo légitimité sociale.

 

Ok, donc là tu te dis, et merde, c'était trop beau pour être vrai, elle va encore me péter une durite celle là.

 

Et je te dis, une fois n'est pas coutume profites en et jubiles en silence, que tu as visé juste!

 

J'ai comme qui dirait des impatiences sous les cheveux, des bouillonnements dans les veines et du ras la touffe sous les bras (oui, ailleurs, cela aurait pu paraitre inutilement vulgaire).

 

Mais quel rapport avec le titre me diras tu, en dehors d'une volonté de surfer sur la vague de l'effet Julia Roberts? (et tu n'auras que partiellement tort).

 

Nan, le fait est qu'hier, je suis allée dire bonjour à ma copine la médiathèque afin de rendre in extremis les bouquins que la communauté avait consenti à me prêter et comme le roman que j'avais commandé n'était pas encore dispo, je m'en suis retournée chez moi avec le livre éponyme de Elisabeth Gilbert.

 

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je te fais pas le pitch, tout est sur la couverture

 

Alors je sais que tu m'admires et que tu me prends pour une super woman, mais non, je ne l'ai pas lu d'une traite durant la nuit, ni ne me suis ruée au cinéma pour le voir (et j'en profite pour prévenir le premier qui serait tenté de me gâcher mon plaisir en m'en racontant tout ou partie, je lui arrache les poils du nez un à un et ceux des sourcils dans la foulée, j'suis sérieuse et méfiez vous, j'ai vos adresse IP)

 

Non, je reconnais, honte à moi, que la fatigue l'a emportée et que je n'en ai lu que quelques pages, mais suffisamment toutefois pour filer la tremblotte du mouton à mon mono neurone déprimant.

 

Bon, déjà, le sujet me touche, car même si je n'ai pas fais le grand saut comme la madame, j'ai moi même tout plaqué il y a quelques mois de cela pour commencer ce que j'espèrais être une nouvelle vie.

 

Re comme la madame, je suis moi aussi tiraillée entre ma vision du monde et ce que ce dernier attend de moi et pour le coup, ben, je reconnais qu'il y a un big décalage entre le son et l'image, notamment pour ce qui est de ma volonté, voire même de ma capacité d'être mère, tout comme l'auteure.

 

Bref, voila à peine quelques dizaines de pages ingurgitées et c'est de nouveau le bordel dans ma tête.

 

En réalité, le terme n'est pas approprié, car c'est un peu tout le contraire, dans le sens ou je sais très bien d'une certaine manière où j'en suis, mais malheureusement ce constat ne me permet pas de trouver dans quelle case me ranger, étant donné que par bien des côtés, je tiens plutôt de la côte mal taillée.

 

Je sais très bien que je ne suis pas une exception, car, pour en avoir discuté avec pas mal de gens, je m'aperçois que ce mal taraude beaucoup de mes contemporains, mais certains le gèrent mieux que d'autres, que ce soit par mimétisme, résignation ou calcul.

 

Tu sais déjà qu'en ce qui me concerne, l'idée des vergétures, de l'épisiotomie, des couches sales et des insomnies jusqu'à ma mort me rebutte plutôt qu'autre chose (et si tu ne le sais pas encore, va jeter un oeil sur le billet doux consacré à la chose et que tu trouveras ici => T'as pas de job? ben fait un bébé! ) et si tu es vigilant, tu auras compris que question taff, ben c'est un peu la loose et que je me noie dans le brouillard gluant et oppressant de pôle emploi.

 

Le fait est que j'ai effectivement accomplis la moitié de mon rêve: je suis partie, assez loin (pas trop certains diront) mais au moins, je suis partie.

 

Le problème c'est que je n'ai pas pu concrétiser la seconde partie de la phrase, à savoir, le côté "nouvelle vie".

 

Ben oui, parce que le but, c'était d'être au chômage un mois ou deux, ou au pire, le temps d'une formation, de faire le point sur ce que je suis, ce que j'ai et ce que je vaut, avant d'opérer un virage professionnel à 180° pour enfin faire quelque chose qui me branche.

 

Oui, mais bon, tout d'abord, il y a eu mes 4 propositions de reconversion refusées par le pôle emploi.

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Et là, ils poussent le sadisme, parce que l'aberration du système, c'est que si tu dois payer toi même ladite formation car le financement n'entre pas dans leur case à eux, cela ne te dispense pas de recherche d'emploi et tu peux te faire radier, alors qu'en fait, tu cherches à t'en sortir...

Je vais te dire un truc, Kafka était un petit joueur à côté d'eux, à moins qu'il ne se soit réincarné en directeur du pôle emploi, ce qui expliquerai beaucoup de choses en définitive.

 

Donc déjà ça, on aboutit à pas mal de temps et d'énergie perdus.

 

En plus, ben pour l'égo, c'est pas très bon, car déjà que depuis 8 ans, je dois me battre avec l'idée que mes parents se sont saignés pour me payer des études qui, en définitive, ne m'ont pas apportés beaucoup plus que le smic et ce discours si valorisant de mes employeurs, comme quoi je devrais déjà m'estimer heureuse d'avoir du boulot.

 

Ben oui, face à ça, tu peux te seriner matin, midi et soir que bon, t'as quand même un joli petit diplôme au fond d'un carton, lequel, potentiellement, pourrait bêtement te faire croire que t'es pas si con que ça, ben t'as beau faire, le doute est là et il te tenaille.

 

Et le problème c'est que ces derniers temps, il m'a plutôt submergé le salopard, bousculant un peu trop mon moral, lequel est allé se planqué consciencieusement au fonds de mes chaussettes.

 

Bon, rien de grave, il finira bien par remontrer le bout de son nez, mais ça m'a fait du bien de t'en causer un coup, pour que tu comprennes aussi que non, je ne néglige pas ce blog, mais c'est juste que parfois, ben j'ai pas grand chose de drôle à dire.

 

Et du coup, qu'est ce que je fais?

 

Ben, en femme qui se mérite, je mange (tu commences à bien le voir le lien avec le bouquin là?). e seule problème, ben c'est que j'ai aussi arrêté de fumé, donc mon wiifit, ben il aime pas trop et il en deviendrait même désobligeant à la longue, le salop!

 

Alors je me tourne vers mon homme-plus-que-parfait en la circonstance, car malgré tout, il me rappelle qu'il m'aime, que je ne suis pas aussi bête que je voudrais bien le croire, peut être pas aussi grosse non plus (il faut aussi qu'il me motive à faire régime, donc s'il me titille pas un peu, ça va pas marcher des masses) et que l'on a connue des épreuves plus difficiles, alors au final, ben c'est vrai, ça va plus si mal.

 

Et puis ce livre aura au moins eu un mérite, celui de me rappeler que moi aussi j'ai des rêves, que je satisferai également cette fièvre du voyage et de la découverte que je partage également avec l'auteure.

 

Donc rien que pour ça, ben va bien falloir que je me retrouve un taff, parce que jusqu'à preuve du contraire, les avions prennent pas les auto stoppeurs, donc va falloir monnayé, à moins que tu ne connaisses un moyen de contourner le problème, auquel cas je te prierais de bien vouloir me le faire savoir dare-dare (oui, je jette mon dévolu mystique sur toi, tu devrais plutôt être flatté de te voir ainsi propulsé au rang de quasi divinité).

 

airbus-coinc.jpg

 

Tu vois, je te l'avais dis: mange, prie, aime, le compte y est et je peux donc dire que moi aussi j'y étais!

 

Allez, je t'embrasse bien fort derrière l'oreille droite et n'oublie pas de boire un mojito à ma santé ce we, parce que c'est pas ici que je vais pouvoir faire ça.

 

Et surtout, n'oublies pas de mettre ton écharpe!

Publié dans Y'en a marre...

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P
<br /> <br /> Mojito bu, santé.<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Aahhahaaaaa, j'me sens mieux....<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bon, faudra quand même m'expliquer comment tu t'y es pris, toi qui est passé par la case bout du monde, ça m'intrigue.<br /> <br /> <br /> <br />