3G+.... de patience
Salut, salut, gastéropodes et homoncules de mon cœur !
J’espère que vous vous portez bien en cette presque fin de mois de juillet, synonyme pour certains de retour forcé après de trop courtes vacances bien méritées et pour d’autres, de dernière ligne droite avant les délices des embouteillages et autres plages surpeuplées.
D’aucun se diront, car leur mère les a bien élevé, mais dis moi donc ma byby d’amour, ton intrusion sur la toile signifierait-elle qu’en ce qui te concerne, l’heure du retour à la réalité a enfin sonnée, espèce de feignasse !
Que nenni, mon pauvre citadin monoxidé et carboneux, car si la technologie fait parfois peur, et bien plus souvent enrager, elle revêt de temps à autre une once d’utilité.
Et c’est ainsi que même dans le fin fond du Périgord Noir (ou Quercy Blanc, voire Lot et Garonne, je ne sais plus trop bien), il est possible de surfer on the web, même si c’est à la vitesse d’un escargot sous tranxen.
De la sorte, grâce aux caprices à répétition de ma clé 3G, il m’est permis de me rêver un instant plus jeune de dix ans, quand il fallait encore choisir entre passer un appel ou se connecter au net à la vitesse affolante de 256K (j’en vois qui opinent discrètement, avec un regard nostalgique et tout à coup, je me sens moins seule à me dire que putain, c’est pas toujours mieux avant !)
Mouais, bon, je sais, vous, vous êtes jeunes et bien plus ancrés que je ne le serai jamais dans ce bourbier sans fin qu’est l’internet, mais moi je suis confortablement installée dans un transat au bord de la piscine, les doigts de pieds en éventail, avec pour seule nuisance sonore les cris démentiels d’un âne en manque d’amour et je vous zut.
D’ailleurs, à l’heure où je vous écris ces mots, je n’ai absolument aucune certitude que ma connexion neurasthénique et aléatoire me permettra de vous faire parvenir ma bonne parole, mais bon, je me dis qu’au pire, je vous la transmettrai par canards voyageurs au foie pas encore trop gras (ben oui, c’est la région, bande d’ignares), ou à dos de mulots, ça dépendra de ce qui tombera dans mon escarcelle.
Bref, revenons en aux faits qui nous intéressent et à ce débit hallucinant de lenteur qui ferait allégrement passer le supplice de tantale pour une simple diète.
En femme avisée et blonde pas si bête que je suis parfois, c’est sur mon logiciel de traitement de texte que je tape l’ébauche de mon article, afin de ne pas trop me ruiner, car en plus d’une lenteur exaspérante, les fournisseurs d’abonnements 3G ont également réussit à ressusciter un autre dinosaure des prémices de la société virtuelle, j’ai nommé le dépassement de forfait, lequel s’apparente, comme il se doit, à un racket organisé, car ils font ça bien, faut pas croire. De vrais orfèvres de la renaissance informatique.
L’aspect pécuniaire mis à part, cela m’évite également le risque de voir disparaitre mon article fraichement conçu (et accouché dans la douleur, cela va sans dire) entre mon pc et l’antenne relais la plus proche, me laissant écumer de rage devant une page blanche qui ne s’est toujours pas chargée au bout de 27 minutes et 43 secondes, m’obligeant à couper ma connexion, fermer l’explorateur et redémarrer ma bécane, en adressant une prière muette à saint Orange pour que le réseau soit mieux disposé à mon égard lors de ma septième tentative.
Et c’est là que je me dis : heureusement que je suis déjà passée par là il y a dix ans… cela m’a permis de développer quelques ruses de sioux pour tenter de me montrer aussi emmerdante que la machine et faire triompher mon obstination.
Bon, je me dois aussi de reconnaitre que je suis bien heureuse d’avoir quelques jeux sur mon PC pour tuer le temps, car comme cela, à défaut de battre les machines, je peux toujours tenter de m’auto later au majhong ou au solitaire, enchaînant facilement au moins deux parties d’affilées entre la page d’accueil et le message m’annonçant que mon article a (enfin !) été publié avec succès.
Et puis je dois aussi reconnaitre que ça m’occupe l’esprit et me permet de déverser la mauvaise humeur inhérente à mon sevrage tabagique en cours, tout en m’évitant de penser à tous ces petits gâteaux rangés dans le meuble de la cuisine qui pourraient aisément remplacer la sèche dont la seule évocation me fait baver d’envie, tel Homer devant son donut.
Ben oui, parce que c’est pas le tout de se dire qu’en vacances on est cool, relax et par conséquent plus apte à ce genre de performances, force est de reconnaitre que quand on est aussi calme et d’un commerce aussi agréable que ma charmante petite personne quand elle est en manque, si l’on ne veut pas finir abandonné sur une aire d’autoroute attaché à un panneau signalétique, avec une pancarte « donne contre bons soins, quoique... » autour du cou, ben faut s’occuper.
Et c’est là que, après avoir promené le chien pendant deux plombes, ingurgité le tiers de mon huitième bouquin, tourné quatre cinq fois autour de la maison, tenté de lire mes mails à de multiples reprises sans succès et commencé à croquigner les coins de la table de jardin de frustration, je me suis rappelée que cela faisait un bail que je n’avais pas déblatéré dans votre plus si chaste oreille.
Alors si à la fin de ces quelques lignes vous avez l’impression d’avoir perdu votre temps à ingurgiter mes inepties égocentriques, dites vous que sans le savoir, vous avez indirectement contribué à diminuer modestement les revenus de Altadis et peut-être même à éviter quelques futures dépenses à notre si chère sécurité sociale et moi, je vous en suis reconnaissante... à chaque jour sa petite victoire.